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Guinevere Penrose
Guinevere Penrose
Sorcier
Messages : 276

Métier : Etudiante en première année, elle dévoue son temps entre l'étude théorique des fantômes à l'université et son stage à la Section des Esprits du Ministère
Localisation : Marche en silence ou douceur de mots consolants auprès des esprits nouvellement errants
Sang : Sang-mêlée
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Guinevere Penrose

I hear the ocean calling
"Come with me instead"

Nom : Calligraphiés d'encre sur parchemin au fil d'anciens registres paroissiaux, les actes de naissances retracent en dialecte ancestral la généalogie d'un nom transmis depuis des siècles en leur province ; Penrose, tradition d'un clan inextricablement mêlé au paysage, gravé dans la pierre des falaises et parfumé d'embruns, enraciné entre gris ciel et mer tempête aux plus sauvages terres des Cornouailles.
Prénom : Princesse de rien sinon de nom, Guinevere porte à son front le baptême délicat d'une reine de légende, figure du fabuleux cycle arthurien dont son père aime à conter la geste durant les longues soirées d'hiver. En émergeant à pas tout aussi légers qu'attendris de la séance qu'ils s'étaient entichés de solliciter auprès d'une visionomeuse, Vennor et Moïra ne virent à ce prénom que l'aura poétique qui en berçait leur fille encore à naître ; dans la douce euphorie précédant la naissance, ils oublièrent que Guinevere, en gallois Gwenhwyfar, était aussi ce pâle fantôme présage des aspirations futures de leur fille et du futur qu'elle embrasserait. La plupart de ses proches écourtent toutefois son prénom pour ne plus adopter qu'un affectueux Gwen.
Âge : 18 ans
Date & lieu de naissance : L'aube d'un six mai dorait de rose obscur l'écume des vagues contre le roc de Tintagel lorsque Guinevere y naquit, sous le toit d'ardoise d'une bourgade sorcière modestement lovée dans l'ombre mythique du château en ruines. Beltane constellait encore le monde de pétales égarés dans la tiédeur des brises quand Moïra lui donna vie, songeant en caressant la joue de la nouvelle-née que de grands amours l'attendraient sur son chemin ; le Six n'était-elle pas l'arcane des amoureux ?  
Ascendance : Fruit désiré d'alliances enamourées que nul ver d'aristocratie ne vint ronger, la sorcière n'accorde à son sang-mêlé que l'importance d'une reconnaissance sereine, heureuse de n'avoir jamais rien à sacrifier sur les autels d'une prétendue pureté en laquelle elle n'a jamais cru.
Classe sociale : Modeste mais non moins heureux, le quotidien que leur ont écrit ses parents doit tout son équilibre au commerce paisible qu'ils tiennent, dans l'écrin de pierre immémorial qu'ils ont arraché au délabrement. Culminant sur les hauteurs de Tintagel et surplombant l'étourdissante beauté d'une mer éternelle, le cottage une fois restauré s'est mué en refuge aux voyageurs comme aux rêveurs ; Moïra s'y occupe du salon de thé dans un nuage d'infusion parfumée en s'adonnant ici et là à quelques tirages de tarot pour des clientes, tandis que la bibliothèque attenante repose ses reliures et milliers de pages sous l'oeil bienveillant de Vennor, qui en fait l'estrade hivernale de longues veillées contées.  
Métier : Etudiante en première année dévouant ses réflexions à l'étude des fantômes, elle partage son temps entre l'université et son stage à la Section des Esprits du Ministère de la Magie
Dons & pouvoirs : Aucun
Particularités : Aucune
Baguette : Taillée dans le bois d'un poirier, le crin de licorne qui sertit sa baguette de vertus nacrées court sur toute la longueur de ses vingt-sept centimètres. Elle caresse l'espoir d'un jour la faire orner de gravures fines, rêvant de voir enlacer son pourtour de volubiles fleurs d'armérie si chères aux bords de mer et à son coeur ; mais son cousin est le seul et unique sculpteur à qui elle confierait une tâche si délicate.
Patronus : Bruissements d'ailes soyeux en céleste danse virevoltante, l'hirondelle printanière s'évade de sa baguette pour prodiguer, du bout de plumes légères, sa protection gracile à celle qui l'en a conjurée.
Groupe : Via Veneficus
Avatar : Bridget Satterlee
Anecdotes & caractère

Fille d'un matin de mai, Guinevere en a gardé toute la douceur solaire et la poésie volubile, prisant la paix d'un coeur serein dans la simplicité du quotidien et l'éternel émerveillement de la nature. Eprise des grands comme des petits bonheurs, il n'est aucun d'entre eux qu'elle ne savoure à sa juste valeur ; vivante sans se cribler d'angoisses pour l'avenir incertain, sans attarder trop de regrets sur le passé qui file entre les doigts comme en fugue le sable fin, elle s'efforce de n'exister que dans l'instant présent en chérissant les plus infimes de ses détails pour mieux les immortaliser, s'en infusant dans leurs moindres saveurs pour en goûter le miel à la dérive de ses pensées. Sans doute est-ce que pour cela que ses yeux semblent envelopper ceux qui s'attirent leur calme azur, et qu'être à ses côtés prodigue la sensation précieuse de n'être pas simplement vu mais regardé, de n'être pas seulement entendu mais écouté - comme si elle se gorgeait de mille nuances pour ne jamais en oublier aucune, amour d'un présent trop fugace dont elle conserve les sourires sur le papier glacé de photographies.

Intolérante aux injustices et préjugés comme à toutes les violences qui leur forment cortège, Guinevere est une sorcière à l'esprit généreux, détentrice d'une sensibilité à fleur de peau qui lui fait ressentir intensément ce qui ne fait qu'effleurer d'autres. Toujours inquiète du bonheur de ses proches à qui elle consacre son dévouement le plus absolu, l'anglaise est une amie loyale qui ne manque jamais de prêter son oreille aux confidences tout en peinant souvent à livrer les siennes - il faut alors l'observation d'un œil privilégié pour déceler la tristesse camouflée, secrète, sous l'arabesque voulue rassurante pour ne pas inquiéter. De celles qui tendent la main aux naufragés sans trop oser appeler à l'aide dans ses propres noyades, prise au piège dangereux de son propre sourire.

Grande amoureuse de l'entêtant parfum des pages et du savoir, Guinevere a cédé à l'ensorcelant chant des sirènes qu'exhalent les livres depuis son plus jeune âge dans l'abandon le plus enivrant. Le bruissement des grimoires lui fait fréquemment perdre toute notion des heures, sacrifiées sur l'autel de son insatiable curiosité pour l'un des mystères les plus hermétiques du monde magique ; l'existence et la nature même de ces êtres évanescents errant de par le monde sous le nom de fantômes. Dédiant un acharnement presque obsessionnel à ces questions qui l'entêtent inlassablement, elle nourrit le désir ardent de lever le voile sur le secret de la  vie passée la mort et y puise ses plus profondes interrogations, souvent frustrée de n'y trouver aucune réponse satisfaisante et brûlant de les mettre à jour - une ambition indémêlable à la finesse de son esprit affuté et de son empathie délicate pour ceux qui l'entourent, les vivants comme les éthérés.

Toutefois, l'aiglonne ne s'épanouit jamais tant qu'en survolant le vertige grisant de hautes falaises ou qu'en s'abandonnant à l'emprise d'une brise mordante. C'est ici que l'on aperçoit sa silhouette et les rubans de ses cheveux lâchés -  non loin des arbres et près du lac, aquarelle ou bouquin aux mains, trouvant dans la nature l'ultime refuge à ses errances parfois savourées au sein d'une solitude contemplative, mais souvent partagées par des yeux aimants qui l'accompagnent.
Histoire
Ce matin de printemps, l'on discuta beaucoup sous le toit des Penrose du bleu fragile qui papillonnait ses premiers regards sur l'éblouissant nouveau monde. Les uns juraient qu'il avait la nuance des hortensia massés en généreux bouquet au chevet de Moïra Scamander, quand d'autres assuraient à la ronde qu'il possédait le gris ardoise des toits chers à leur tradition ; tous pourtant s'accordèrent sur la blancheur d'écume de son front lisse et l'or ambré de ses cheveux fins, reflets roux d'un soleil de fin d'été contre le blond doré des blés. Une pure fille des Cornouailles, se réjouit-on en trinquant joyeusement à la santé et au bonheur de la nouvelle-née. Guinevere avait entendu cette histoire cent fois, peut-être cent dix-sept si l'on comptait les versions détaillées qu'en répétait affectueusement sa mère à chacun de ses anniversaires - elle-même aurait pu en conter le récit sans rien ôter à la tendresse précise de ses moindres détails tant elle les connaissait par coeur, et s'en amusait en silence d'œillades complices lancées à Glenn depuis l'autre bout de la tablée de fête.

Peut-être quelques fées répandirent-elles leurs grâces au-dessus du berceau de bois flotté, bordant l'enfant comblée de lait de promesses bienveillantes ; l'histoire de ne le dit pas, quoique le fantôme de la vieille Meliora Penrose en fit serment et se jura témoin de leurs bénédictions, murmurées au secret d'une nuit tombée tandis qu'elle-même tricotait quelques mailles évanescentes au coin de l'âtre familial où elle s'était assoupie une dernière fois, un siècle auparavant, sans s'être résigné à quitter la douceur aimante de son foyer. Quoique les parents n'en crurent pas un seul mot, l'aïeule n'en démordit jamais et s'en confia à l'émerveillement ébahi de Guinevere lorsqu'elle était encore enfant - et si rien ne lui semblait plus improbable, l'heureuse sérénité du quotidien semblait toutefois placée sous la paisible protection de quelque entité bienveillante. Jamais ne l'assaillit plus grand chagrin qu'un coquillage coupant cueilli trop hâtivement aux champs sablés des bords de mer, qu'un au revoir forcé à son cousin quand résonnait le triste glas des fins de soirée ; jamais de plus grand ravissement que l'indulgence de parents cédant enfin à l'immensité de leur déception, et permettant à l'un ou l'autre de rester dormir.

L'enfance avait le goût des mûres mussées dans les buissons de ronces et savourées à lèvres barbouillées de sucre noir dans le secret des herbes folles, l'odeur herbacée du salon de thé de sa mère et celle, parcheminée, de la bibliothèque attenante remplie de mille volumes qu'elle dévorait ; lorsque s'y ajouta le parfum métallique de l'encre estampillant la lettre au sceau convoité de Poudlard, elle crut y déceler en filigrane l'énigmatique fragrance d'un avenir qui n'attendait plus qu'elle.

Ses premiers chapitres à Poudlard furent bien plus sombres que la sorcière aurait pu se l'imaginer. Au prime émerveillement devant les tours illuminées de l'école de magie, nouveau foyer chatoyant dans la nuit, au soulagement mêlé de joie d'avoir pu rallier Glenn sur le banc des aiglons, succédèrent une peur inquiète face aux attaques qu'un mal sans nom perpétrait au château, pétrifiant ses victimes comme autrefois Méduse. Quoiqu'elle se tint prudemment à l'écart des noirs bouleversements vécus par l'Elu et ses proches, Guinevere garde de cette ère comme de la présence angoissante des Détraqueurs bien des réminiscences pénibles - préférant toutefois, fidèle à son tempérament, ne se souvenir que de leur fin heureuse et du soutien dont elle a eu la chance d'être entourée le temps que s'achèvent ces temps troubles.

Curieuse et assoiffée de connaissances comme de quelque puits infini dont elle ne pourrait jamais s'abreuver assez, l'anglaise s'enticha aussitôt du quotidien tel que Poudlard le peignait pour tous ses disciples ; digne héritière de Rowena, tour à tour absorbée dans quelque réflexions errantes au Cloître ou toute entière dédiée à une énième lecture dans l'écrin chéri de la Bibliothèque, Guinevere s'est montrée férue de Sorts et Enchantements comme d'Astronomie et de Botanique, ne dédaignant aucun enseignement qu'on pût lui prodiguer. Son aisance naturelle en compagnie des fantômes tant elle en avait côtoyés enfant s'épanouit plus encore au sein de l'école sorcière tant il en glissait autour d'elle dans la Grande Salle, et on la vit bientôt converser tout aussi volontiers avec les esprits rémanents qu'avec ses camarades. Tant et si bien qu'à l'entretien d'orientation que lui proposa le professeur Flitwick au cours de sa cinquième année, sa volonté d'intégrer la Section des Esprits du Ministère ne faisait plus pour elle le moindre doute.

L'histoire aurait ainsi pu continuer d'écrire son cours à l'encre des jours calmes, mais Guinevere Penrose n'était pas née un Six du mois de Mai par le plus pur hasard, et l'on ne peut éternellement se soustraire au plus délicat chapitre de son propre conte. Cent fois Moïra l'avait murmuré, elle était née sous le signe des Amoureux ; amoureuse elle devint.

~ LE VENT L'EMPORTERA

Il s'appelait Veryan.

Ils s'étaient rencontrés dans la fraîcheur du clair-obscur à l'ombre d'un soir de juillet bercé par le murmure des vagues, peu après son retour de Grèce. La crique sereine ne bruissait que de solitude tandis qu'elle en admirait les reliefs aux lueurs du crépuscule, assise dans les replis de sable froid dont la marée s'éloignait peu à peu en un soupir d'échos cliquetants, froissant à doigts salés quelques myriades de coquillages invisibles. Elle ne l'avait tout d'abord aperçu que du coin de l'oeil, rien qu'une silhouette floue qui deviendrait bientôt le coeur tout entier de son horizon ; ce n'était que lorsqu'il s'était approché discrètement sans trop oser s'asseoir, la saluant avec autant d'appréhension que de fol espoir, que Guinevere avait remarqué le gris perle de ses iris et la fossette creusant sa joue lorsqu'il souriait de soulagement, comme lorsqu'elle l'avait invitée à le rejoindre et qu'il était resté, des heures, des jours, des soirs entiers à ses côtés.

Ce n'était que d'infimes détails parmi les mille dont elle avait souvenir de ce soir-là, et de tous ceux qui devraient lui succéder ; le rauque enroué de sa voix peu habitué à se confier à d'autres qu'elle, et la façon dont elle s'éclaircissait lorsqu'il riait en silence dans l'ébauche de barbe négligée qui lui grignotait la mâchoire. L'habitude qu'il avait de regarder au loin en abordant l'écueil de son passé à mots prégnants d'ancien cornique, regard perdu en mer comme s'il y cherchait trace de quelque fragment de lui que les vagues pourraient lui rendre.

Elle se rappelait, surtout, l'émotion hésitante qui lui avait nimbé les yeux lorsqu'il lui avait offert ce pendentif en verre poli qu'elle n'avait plus quitté depuis, guettant sa réaction comme si elle n'était rien qu'une hirondelle toute prête à s'envoler loin d'eux ; mais elle était restée, tout l'été, jusqu'à avoir les doigts aussi froids que lui à discuter si tard la nuit. Elle s'était contée toute entière à lui et lui avait décrit la Grèce, à lui dont la famille avait depuis longtemps quitté les Cornouailles tandis qu'il s'était engagé à y rester, en une promesse impossible à briser. Il connaissait des lieux des choses qu'elle-même en ignorait encore, de ces savoirs enfouis qu'il dépoussiérait pour elle au clair de Lune, des contes de fées locaux aux funestes naufrages qui avaient endeuillés la baie. Elle s'endormait en encrant son visage dans sa mémoire et en l'ancrant dans son coeur tout entier, rêvant comme l'on rêvasse à son premier amour de pouvoir simplement prendre sa main.

Lorsque sonna septembre et que Poudlard l'arracha aux Cornouailles, le pendentif en verre poli tiédissait ses promesses contre le cou de la jeune sorcière. Elle n'avait parlé de lui à personne, pas même à Glenn ; Veryan était son secret le plus intime, et si la profondeur de ses propres sentiments la déstabilisait elle n'osait songer à l'effet qu'ils produiraient sur d'autres, fussent-ils parmi les plus chers de ses proches. Peut-être aurait-elle dû, et qu'alors la souffrance aurait été moins abyssale, la déchirure moins douloureuse à endurer depuis la crique où elle se tenait seule en ces vacances d'hiver, où s'engouffraient les sifflements de bourrasques glaciales qui emmêlaient à ses cheveux leur hurlement chagrin, où elle scrutait la mer comme pour y trouver trace de quelque fragment de lui qu'elle y avait perdu. La crique où il n'était pas venu, et ne viendrait jamais plus. Elle aurait voulu que la tempête achève de se déchaîner, si fort qu'elle en assourdirait les derniers mots de Veryan qui lui tournaient en tête, qu'il avait murmurés à voix tremblante en paraissant se dissoudre de tristesse dans le vent constellé d'averse, raisonnable pour deux à mesure qu'il leur brisait le coeur.

Je ne me suis jamais senti aussi vivant qu'avec toi, Guinevere, mais je ne peux pas te laisser gâcher ton coeur pour moi. Ne m'oublie pas, soufflé d'une gorge étranglée de peine tandis qu'il déposait contre son front des lèvres froides, réfrigérées, à en cristalliser les larmes qu'elle n'avait cessé de pleurer. Ses doigts pâles s'accrochaient au dernier vestige de lui qu'elle possédait, lové encore dans l'alcôve de sa gorge blanche, ce pendentif de verre poli dont Veryan n'avait pas même pu ceindre son cou mais auquel il l'avait menée en dévoilant pour elle son plus ancien trésor, caché dans les rochers au sein d'une grossière boîte en bois flotté qu'il avait façonnée lui-même, l'année de ses dix-huit ans. Les chiffres en étaient même gravés à couteau maladroit dans le fond de l'écrin de fortune, à peine lisible ; 1896.

L'année de ce naufrage qu'il lui avait conté les yeux rivés vers l'horizon, noyés dans l'océan qui l'avait rejeté la mer aux lèvres et l'eau dans les poumons sur le sable de la crique un siècle auparavant, trop tôt privé de sa jeunesse pour accepter de l'en dérober à la faveur d'un irrésoluble attachement, elle qui avait redonné goût de vie à sa mélancolique éternité l'étourdissant temps d'un été. C'était la seule et unique fin qu'aurait jamais pu tisser leur histoire, l'anglaise le savait pertinemment ; pourtant rien ne la consolait d'avoir perdu ce fantôme d'un jeune marin que l'on voyait parfois hanter les bords de côte, et dont elle avait été seule à recueillir le nom, l'histoire sombrée dans un oubli sans fond. En s'ancrant trop profondément à lui, elle avait oublié les leçons les plus importantes de ceux qui s'aventurent en mer ; s'abriter en hauteur lorsque grimpe la marée, sans jamais la laisser nous submerger, ne jamais quitter la terre ferme des yeux, si beau soit le gris perle à l'horizon...

Figée dans la tourmente pluvieuse d'un implacable hiver, l'aiglonne contemplative elle n'était plus rien qu'une hirondelle blessée, tordant entre ses paumes les manches de son gilet. Le nez rougi, elle observait l'infini des lointains comme d'innombrables éprises guettant l'aimé parti en mer, tout en sachant déjà que le sien n'en était jamais revenu.

~ L'ECUME DES JOURS

Deux mois déjà avaient enveloppé de peine les jours chagrins sans qu'elle n'en dise rien. Le ciel était un rien moins bleu, son rire un brin moins clair. Certains matins, elle picorait les petits-déjeuners copieux qu'elle s'impatientait de rejoindre auparavant, et déployait désormais pour les études la rigueur d'un sérieux renouvelé dont tous ses enseignants se félicitèrent - n'y attribuant que l'angoisse des ASPICs et non la tentative désespérée d'enfin parvenir à faire triompher l'esprit sur les blessures du coeur fêlé. Résolue à faire pleinement siennes toutes les valeurs de Rowena pour mieux lever le voile sur l'existence des éthérés, et découvrir une voie encore ignorée des sorciers qui permettrait de leur offrir la paix, loin des errances de l'immortalité.

(I'm watching the stars asleep in the ocean
Chained to the helm with a rudder that's broken
I'm all at sea with a boy that I once knew who's drowned.)

~ LA TEMPÊTE

L question du retour au château de Guinevere en 1997 a fait l'objet de longues tergiversations entre elle et ses parents. Tous trois ont finalement jugé que les récents événements ayant tragiquement ponctué sa sixième année ne feraient que contribuer à des mesures de sécurité renforcée à l'école de magie, que sans la certitude d'y être saufs Poudlard n'aurait jamais rouvert pour la rentrée, et que la jeune sorcière s'essaierait à y revenir - quitte à revenir dans le cocon familial dès que l'occasion s'en présenterait, si Guinevere devait se sentir mal à l'aise ou trop insécure dans l'enceinte de Poudlard. Malheureusement, la prise de pouvoir des Carrow a étouffé tout espoir de fuite, et puni l'élan d'espoir qui avait nourri son choix de retrouver le château.

Malade d'inquiétude pour ses parents et proches dont elle est sans nouvelles, assujettie au règne de haine tortionnaire des Carrow, Guinevere devient cette année l'ombre d'elle-même. Tout ce qu'elle avait de solaire se dilue et s'entache dans la pénombre des jours lancinants ; puisant courage dans les amis qui restent en les murs de Poudlard et dans les quelques professeurs restants qui veillent encore sur les élèves, l'oppression n'endurcit pas son caractère et ne lui donne pas la force de se rebeller ; elle est de ceux que la brutalité ronge et désagrège, fantôme de ce qu'elle avait été. Trop affligée par le devenir d'un monde dont elle ne supporte pas la violence, elle perd l'appétit et semble s'étioler, de fine devenant frêle et peinant péniblement à garder quelques bribes de concentration en classe. Faute de pouvoir se révolter contre les plus puissants et plus grands qu'elle, c'est des petits qu'elle s'occupe le plus durant cette année en prodiguant sa présence et des mots de réconfort auxquels elle ne croit pas aux plus jeunes des élèves. En soirée, dans la salle commune, elle se fait lectrice d'un petit cercle d'auditeurs désespérés de s'évader de l'enfer martial qu'est devenu Poudlard et met à profit les quelques bouquins qui lui restent ou qu'elle est parvenue à dissimuler, pour chuchoter à la lueur de flammes clandestines des contes aux fins plus douces, des légendes clamant le triomphe du bien, des mythes couronnant des héros vainqueurs ; jusqu'à ce que, dortoir fouillé et salle commune retournée au nom d'une inspection arbitraire, ses recueils d'histoires et folklores moldus soient trouvés, confisqués et brûlés par les Carrow. Elle-même paya chèrement le prix de tels ouvrages et de leurs origines dans ses affaires, punitions dont l'on impacta le cruel souvenir jusque dans sa chair ; Arthur ne la retint que de justesse au sortir des heures de retenue dont elle écopa, émergeant de la salle à jambes tremblantes, visage hanté, lèvres sanglantes, devenue objet d'exercice et de démonstration pour les séances de magie noire d'Amycus Carrow.

Combattant aux côtés d'Arthur durant la grande bataille de Poudlard, Guinevere n'en réchappe pas sans séquelles qui la suivent encore aujourd'hui. En dépit de tout et par amour profond pour une vie qu'on a failli lui arracher, elle a intégré en septembre 1998 le cursus dont elle rêve depuis des années et se consacre à l'étude des fantômes dans le monde sorcier. Sa douceur naturelle fait d'elle une interlocutrice regorgeant de patience et d'empathie pour les âmes ayant péri trop brutalement, stagiaire au cœur dévoué de la Section des Esprits accompagnant les titulaires sur le terrain pour recenser les sorciers devenus fantômes, apportant son réconfort aux légions errantes tombées au combat contre les forces du mal.

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Pseudo : Ondine
Prénom : Ondine  study
Âge : Des sièèècles et des siècles
Pays : L'Ecosse, dans mon coeur.
Fréquence de connexion : Tous les jours !
Inventé ou scénario : Inventée
Commentaires :  Guinevere Penrose ¤ Tale of the sea maiden 193162828
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Nous te souhaitons officiellement la bienvenue sur le forum !  Guinevere Penrose ¤ Tale of the sea maiden 90439444  Tu m'as offert tellement de feels avec Guinevere auparavant, que la voir revenir aussi me rend bien plus qu'heureuse. J'ai envie de la prendre dans mes bras à chaque fois que je l'imagine au milieu du chaos et des affrontements.. Guinevere Penrose ¤ Tale of the sea maiden 1215237249 Quelqu'un de précieux a dit "Il y a pire que la mort, il y a la perte de l'espoir." alors, j'espère que bientôt, nous saurons faire oublier à ta douce ces longs mois sans espoir... Bienvenue à elle par ici !  Guinevere Penrose ¤ Tale of the sea maiden 193162828

Et maintenant, c'est parti!  Guinevere Penrose ¤ Tale of the sea maiden 3104455113  Tu peux dès à présent ouvrir ta fiche de lien par ICI ! Il est peut-être temps également de créer un lieu de vie à ton petit sorcier et ça se passe par !  Guinevere Penrose ¤ Tale of the sea maiden 1960610116 Si la rédaction de ta fiche a été longue et difficile, n'hésite pas à venir te détendre dans le FLOOD du forum, histoire qu'on apprenne un peu plus à te connaître!  Guinevere Penrose ¤ Tale of the sea maiden 1844216642
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