Arthur Cadbury

Histoire

Histoire de famille _♫  Définir une origine à la fortune des Cadbury est mission impossible, et même si quelqu'un essayait, il lui faudrait remonter sur bien trop d'années pour obtenir un résultat probant. Politiciens, médecins, ambassadeurs, les Lords Cadbury endossent dans la société anglaise de nobles et lourdes responsabilités dont ils s'acquittent à merveille. Byron et Elizabeth Cadbury ne dérogèrent pas à cette tradition. Respectivement professeur en médecine et secrétaire d'état du premier ministre anglais, leur position leur permirent d'assurer la continuité et la préservation de leur nom, ainsi que de leur fortune. Siégeant à la chambre des Lords, la dévotion de la famille Cadbury à leur pays était sans équivoque.
Petite mort et fratrie_♫  Arthur fut le premier enfant de ce mariage arrangé, mais pour le moins heureux. Surprise fut sa venue car le couple se lançait tout juste dans la vie active et mondaine liée à leur rang social. Durant la grossesse, les invitations affluèrent cependant, et ne laissèrent à Elizabeth que peu de temps pour le repos nécessaire à sa condition. Une semaine avant le terme, et alors qu'elle s'éveillait paisiblement, l'odeur de fer qui lui emplissait les narines ne céda en force que face au violent pressentiment qui la fit hurler; quelque chose n'allait pas avec le bébé. Draps ensanglantés, pleurs et quelques dizaines de minutes plus tard, elle était allongée sur une table d'opération. "Survis, je t'en supplie, ne me laisse pas, s'il te plaît, s'il te plaît." Officiellement, Arthur fut déclaré mort pendant trois minutes. Trois minutes à l'issue desquelles les efforts acharnés de la sage-femme payèrent; et quelques semaines plus tard, il quitta la maternité dans les bras de sa mère qui n'osa plus le lâcher des yeux. Et cette dévotion à son premier né ne s'atténua jamais. Deux ans plus tard vint au monde Dorian, son petit frère, et ce n'est que pour fêter sa troisième année qu'il rencontra Hannah, sa soeur.
Enfance_♫  Les années s'écoulèrent paisiblement dans un foyer studieux mais heureux. Les Cadbury apprenaient à leurs enfants les choses simples de la vie dans un environnement qui n'avait de simple que le mot mensonger et les trois enfants développèrent rapidement un esprit dont la curiosité leur était essentiel; chaque chose devait être comprise, assimilée, parlée, sinon, ils pouvaient devenir de véritables tyrans. En dehors des mondanités lors desquelles ils devenaient de parfaits robots à rendre fiers leurs parents, ils s'évadaient dans la forêt jouxtant leur propriété, imaginant mille aventures, les rêvant sans concession, fuyant par là-même précepteurs et autres dames de compagnie. Hannah déchirait une dizaine de robes par semaine et les garçons avaient appris à nettoyer leurs souliers dans l'herbe pour ne plus se faire gronder par les domestiques. Cependant, ils en gardèrent des souvenirs emplis de joie, de bonheur, de ceux qu'on raconte au coin du feu à Noël, le cœur serré par une nostalgie bienvenue. Arthur ne sut jamais si c'était à cause du drame survenu à sa naissance, mais sa mère aimait passer ses soirées contre eux, dans le canapé, à lire silencieusement, et il n'était pas rare qu'elle leur rappelle combien elle les aimait, et combien ces moments-là étaient précieux. En grandissant, c'était devenu une blague entre eux, une gentille moquerie qu'elle essuyait d'un geste de la main, souriant en douceur.
Piano_♫  Comme beaucoup de jeunes gens de leur âge, ils eurent accès très tôt à des enseignements privilégiés que leurs parents jugeaient indispensables. Astronomie, mathématiques avancés, théâtre, leurs champs de connaissances fut rapidement surchargé. Mais Arthur aimaient à se rappeler la première fois où ses doigts se posèrent sur les touches d'un piano. Il était jeune, seul, vagabondant dans le manoir et il pénétra dans le bureau de son père. Le vieil instrument, signé Alfred Knight était là, créature sombre aux mille dents lui adressant un sourire figé, inquiétant. Il avait relevé le capot recouvrant les touches et avait appuyé au hasard sur l'une d'entre elles. La note s'éleva, aiguë, résonna dans la pièce et vint trouver une place directement dans son cœur. Le soir même il réclama à grand bruit des leçons particulières qu'il obtint sans mal. Encore aujourd'hui, il poursuit son apprentissage, tirant réconfort auprès de son ami à touches.
Dons magiques et différence_♫  Ce n'est qu'à l'aube de sa dixième année que les choses changèrent. Quelques jours avant son anniversaire, et alors qu'ils jouaient dans la cour, une voiture remonta à grande vitesse l'allée de leur propriété. Inattention, ou était-ce négligence? Stupeur, freins qui crissent et hurlement retenu. Arthur observa un instant la voiture qui allait le faucher, se demandant brièvement pourquoi est-ce qu'il restait là, à la fixer au lieu de bouger. Et le choc vint, terrible, mais il n'en conçut aucune douleur, car s'était fixés autour de lui de grands coussins pleins de plumes moelleuses qui absorbèrent le choc pour lui et lui retinrent de se faire mal quand il retomba, dix mètres plus loin. La Brigade Magique s'assura que le témoin oublie toute la scène et un représentant du ministère acheva de sécuriser la scène en expliquant aux Cadbury tout ce qu'ils avaient à savoir sur le monde magique.
Poudlard_♫  L'école accueillit Arthur la rentrée suivante. Il passa d'une vie où il était un réel petit prince, un riche hériter à un monde dans lequel il ne valait rien, dont il ne savait rien et il supplia ses parents plus d'une fois de le sortir de cette école. Mais, prévenus par le ministère qu'il ne parviendrait pas à contrôler sa magie sans cours spéciaux, ils refusèrent chaque fois, brisant par là un peu plus du lien qui s'effilochait entre eux. Les années passèrent et avec elle son appréhension et son aversion du monde magique. Il finit par se couler dans ce rôle de sorcier comme s'il avait été taillé pour lui et comprit qu'il n'avait aucun intérêt à tenter de le fuir. Il noua de solides amitiés, rencontra des gens qui le firent avancer personnellement et attendit que son tour vienne.
Amour et autres déconvenues_♫  Et puis il La rencontra. En cinquième année, et alors qu'il était à mille lieues d'imaginer pouvoir vivre cela, il posa ses yeux sur Keira. Il La connaissait, L'avait déjà vue, mais pas comme cela. Elle s'imposa à lui avec une si ridicule évidence qu'il aurait ri de quiconque lui confiant ce genre de choses sentimentales qu'il pensait exécrer. Leur idylle dura quelques mois, quelque tragiques mois lors desquels Elle balaya tout ce sur quoi il s'était bâti. L'amour existait, il n'était pas que mariages arrangés et autres obligations de naissance, il était là, partout et il y avait goûté.
Mais l'amour est versatile et en un claquement de doigts, Keira oublia probablement jusqu'à son nom.
Guerre _♫  Mais rapidement, Keira fut chassée de son esprit. Parce que la guerre se déclara et c'est son univers qui s'effondra, celui qu'il avait mis tant de temps à aimer. Il dû se cacher, prier, supplier pour survivre quand, enfin, la grande Bataille s'imposa à eux. Au milieu des combats, de sa peur de perdre Guinevere et Hannah, il se surprit à supplier, à pleurer sa mère, attendant que son funeste destin s'accomplisse. Mais il avait survécu. Même si une petite part de lui était morte aussi, cette nuit-là.

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