Andrew "Anders" Rosier

Histoire

Enfance. Deux minutes et cinquante trois secondes. Andrew vint au monde deux minutes et cinquante trois secondes avant sa sœur Charlotte. Premier moment de leur vie où ils se retrouvèrent séparés, les médicomages les réunirent bientôt dans la même couveuse où ils purent pousser à l'unisson leurs premiers cris. Gémellité et compréhension totale, leurs premières années les trouvèrent éperdument complémentaires, et très rapidement, l'amour les liant fut une évidence pour tous. Enfants d'une noble lignée de sang-purs, ils furent élevés par de coûteux précepteurs qui leur inculquèrent les règles de vie de la haute société, autant que les matières générales nécessaires à leur éducation et quelques arts. Excellent au piano, Andrew aurait pu consacrer sa vie à la musique si une autre voie ne s'était pas naturellement tracée devant lui. Mais le nom de Rosier n'était pas seulement apposé à sa personne et de nombreux cris de joie et pleurs d'enfants, ces cousins, égaillèrent son enfance. Courant les plages de leurs résidence familiale d'été, les bois de leur Angleterre bien aimée, ils furent rapidement une petite armée de cousins et cousines à dévaler les marches de leur enfance, laissant loin d'eux les difficiles préoccupations de leurs aînés.

Scolarité. Les années à Poudlard s'écoulèrent sans heurts ni violences. Andrew se trouva être le bon élève que lui imposait sa naissance. Pas de vagues, du charisme et des bons résultats. Dès la fin de sa première année, son père commença à lui enseigner le difficile art de la pratique de la magie sans baguette. Le début de l'apprentissage fut tissé d'échec, plus cuisants les uns que les autres à mesure que grandissait dans le regard de son père un éclat jusqu'alors inconnu; le doute. Il l'abreuvait de recommandations, de conseils, d'ordres, parfois même de commentaires désobligeants, presque tous destinés à le rendre meilleur. A cette période, Andrew se débarrassa d'une couche superflue de son cœur, comme on pèle un oignon. Il comprit qu'il n'était élevé que dans le but de servir le nom de sa famille et s'il avait déjà entrevu cet avenir dans les paroles de ses précepteurs, dure fut la prise de conscience totale.
Alors que ne s'épanouissaient sur son visage que des sourires pour son paternel, destinés en grande partie à le rassurer, il nourrissait dans son cœur une rage sourde, une haine incontrôlable. Parce que Poudlard ne lui permit pas uniquement de nourrir sa soif de connaissance; il noua avec certains de ses camarades de solides amitiés qui l'entraînèrent sur un terrain sombre. Rapidement, il rencontra des héritiers de familles pures, immaculées, comme lui et se joua entre eux un terrible jeu de pouvoir et de soumission. La pureté était pouvoir, le reste n'était rien.
Sa sœur Charlotte fut un roc inébranlable sur lequel il s'appuya durant leurs années au château. Même si elle était de Serdaigle et pas lui, ils furent toutes ces années les deux pièces d'un puzzle qui n'avait besoin de personne d'autre, les deux faces d'un astre tour à tour scintillant et ténébreux. Il n'était pas rare qu'il empiète sur ses relations, amicales parfois, souvent amoureuses lorsqu'il jugeait que quelqu'un n'était pas fait pour elle. Elle ignora beaucoup de ses machinations ou ne laissa jamais entrevoir qu'elle l'avait percé à jour, et il ne garda de ses années que le souvenir d'un amour pur et parfois salvateur. Lorsqu'elle rencontra Ian, il n'y fit que peu attention au début, persuadé que cette amourette ne durerait pas. La fin de sa scolarité fut marquée par la mort de son père, Evan Rosier, et son monde bascula, finalement. Rien ni personne ne put combler le vide qu'il y avait en lui et qui existe encore, aujourd'hui.

Engagement. Rapidement après sa sortie de l'école, il entra en formation au Ministère, comme Charlotte. Rapidement, il rejoignit les rangs des Mangemorts. Tatouage et fusion de l'âme il était fier de se battre pour ce qu'on lui avait toujours apprit, la pureté. Qu'il bâtisse sa vie sur une incompréhension de sa part ne lui effleura jamais l'esprit tant il était avancé dans de sombres pérégrinations psychologiques sur ce qu'étaient les vraies valeurs du monde magique. Il pilla, tua, tortura plus que de raison, et chacun des cris, chaque meurtre trouvait grâce à son cœur. Pour un monde meilleur.
L'annonce des fiançailles de sa sœur avec un né-moldu balaya tout ce sur quoi son univers était fondé. Plus que l'annonce, plus que le fait qu'elle lui cache cette nouvelle, il se sentit profondément trahi. Sa propre sœur s'élevait contre ce pour quoi il se battait. Sa propre sœur ne l'aimait plus. Alors, il fit ce qu'il avait à faire. Pas une seconde il ne douta de ses gestes, pas une seconde, il n'hésita à participer au meurtre d'Ian.

Les regrets arrivèrent pourtant, lorsqu'il comprit que les larmes de sa sœur ne pourraient jamais se tarir. Ce qu'il avait pris pour une erreur de sa part, une incartade, n'était en fait qu'un sentiment auquel il n'avait jamais eu accès et qui était en train de la tuer. Il l'avait tuée. Les nuits ne furent plus reposantes, les meurtres ne le comblèrent plus.
Lorsque Charlotte apprit qu'il avait participé au meurtre de son fiancé, le monde d'Andrew s'effondra un peu plus sous ses pieds. Elle claqua la porte sur leur vie, leur amour, leur complicité pour ne laisser qu'une absence tintée de sang, de larmes et de peur. Il n'avait vécu que deux minutes de sa vie sans elle et la voilà qui tirait un trait sur lui, aussi facilement que s'il n'avait rien été. Elle partit comme une bougie soufflée par le vent; sans bruit. Et les courriers restèrent sans réponse. Et rien n'eut plus d'importance.

Effondrements. La grande Bataille de leur ère eut finalement lieu et Andrew se battit, au côté des siens, proches, amis et famille, mangemorts et autres créatures. Il arracha des cris de douleur de ces adolescents qui s'étaient engagés dans cette lutte perdue d'avance et il prit du plaisir à détruire leurs pauvres petites résistances. Il se délecta de l'espoir qu'il sentait s'éteindre au fur et à mesure de la nuit et, le visage recouvert d'un sortilège le rendant méconnaissable, sa seule famille au courant de qui il était, il regarda son maître parcourir leurs rangs, persuadé qu'un nouvel ordre allait naître et qu'il serait adoubé, dans celui-là. Pour son père, il jeta sortilèges de morts et doloris dévastateurs. Pour son père, il vengea son nom et se battit de toutes ses forces. Il observa avec regret sa cousine leur faire faux bond et se jura d'étouffer cette petite insolente de ses propres mains, mais avant d'avoir pu s'exécuter, le combat tourna court et il fut soudain temps de fuir. Il fut enfermé à Azkaban, pendant quelques semaines, son nom bien trop associé à Voldemort pour passer à côté d'une quelconque complicité. Heureusement pour lui, ses précautions durant la bataille lui valurent d'être relâché, en attente de procès. Il put même retrouver son travail au sein du Ministère, ébruitant de-ci, de-là qu'il n'avait pas participer à cette terrible bataille, essayant de se préparer un maximum au procès à venir.

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