C'est en sortant par la cour arrière du Chaudron Baveur qu'il arriva sur le Chemin de Traverse. L'atmosphère chaude et douillette du pub laissa place à un vent froid et moite en ce début de matinée. Dès qu'il fut dehors, il se frotta les mains, releva le col de son manteau et leva la tête pour observer le ciel. Celui-ci était plutôt dégagé aujourd'hui. Tant mieux, il espérait que le temps se maintiendrait et qu'il ne commencerait pas à pleuvoir. La pluie avait toujours eu la fâcheuse tendance à faire fuir les clients qui, du coup, préféraient rester chez eux plutôt que de venir faire du shopping. Il détacha son regard du ciel et se mit en route en marchant d'un bon pas. Comme il était encore tôt, le chemin était presque désert. Il ne croisa que quelques commerçants qui, comme lui, venait d'arriver et se préparait à ouvrir leur commerce. À son passage, ils le saluèrent d'un signe de tête auquel il répondit de la même manière. Il reprit ensuite sa marche et remonta une bonne partie de l'étroite rue pour arriver en vue du Three B's.

L'antiquaire était installé du côté sud du Chemin de Traverse, coincé entre l'échoppe de farces et attrapes « Pirouette et Badin » et le magasin de vêtements pour sorciers « Tissard et Brodette ». Sa boutique était similaire à ce que pouvait trouver dans la rue commerçante. À ceci près, qu'elle semblait plus vieille que celles des autres. Ce qui était assez étrange quand on savait qu'elle avait été entièrement détruite pendant la guerre. Mais lors de sa reconstruction, Elirius avait absolument tenu à faire une copie identique à l'original. Et on pouvait dire que c'était une réussite tant la ressemblance était saisissante. La façade avait retrouvé son revêtement en bois peint de couleur vert émeraude dont la peinture montrait les premiers signes de fatigue. Deux grandes fenêtres qui ressortait sur l'allée permettait de laisser la lumière entrée à l'intérieur et encadrait une porte en bois. Au-dessus de cette porte, le nom de la boutique « Big Bazaar of Braddock » avait été sculpté en lettres dorées. L'ensemble donnait une impression solennelle, d'un établissement respectable qui avait pignon sur rue.

Il s'attarda un moment à observer la devanture mais fut rapidement tiré de sa contemplation lorsqu'il vit arriver l'un de ses voisins. Bonjour Elirius ! C'est une belle journée qui commence, qu'en dis-tu ? Lui dit un petit homme en l'abordant avec un grand sourire et en lui tendant la main. Il s'agissait de Jack Gambol, l'un des deux tenanciers de la boutique de farces et attrapes. C'était un excentrique que l'on pouvait qualifier de haut en couleur, aussi bien au sens propre qu'au figurer. Il portait une paire d'oxford, un pantalon bordeaux à bretelles, une chemise à motif floral, une veste vert olive à carreaux et un chapeau melon. Mais demain, il était sûr qu'il le verrait arriver avec un autre ensemble tout aussi originale. Salut Jack. En effet, ça ne s'annonce pas trop mal. Répondit-il en observant la main tendue vers lui d'un air soupçonneux. Et tu sais bien que je ne vais pas te serrer la main. Depuis que tu as acheté ces choses aux moldus, plus personne n'ose le faire. Jack éclata de rire en tentant de ranger discrètement dans sa manche un petit mécanisme qu'il tenait, il y a encore quelques instants, dans le creux de sa main. Mais qu'est-ce que tu vas donc imaginer là ! Je voulais seulement saluer un collègue, c'est tout. Lui dit-il avec un sourire angélique en posant ses mains sur les revers de sa veste. Bien sûr… Eh bien, dans ce cas, je te souhaite une bonne journée. Dit-il en souriant pour mettre fin à la conversation. Jack éclata de nouveau de rire et ils se saluèrent d'un signe de la main avant de se quitter. Elirius marcha ensuite les derniers mètres qui l'éloignait de la porte d'entrée et s'apprêtait à la déverrouiller avec sa baguette quand il vit arriver son autre voisin. En effet, la propriétaire du magasin de vêtements venait tout juste d'arriver accompagnée de son assistante. Il ne la connaissait pas très bien mais il savait qu'elle était toujours tirée à quatre épingles, sans mauvais jeu de mots. Elle portait une paire de talons au bout pointu, une longue robe et une capeline à la dernière mode. Son assistante, quant à elle, portait une tenue plus modeste composé d'une paire de bottillons, une jupe longue et un chemisier. Bonjour mesdames. Vous êtes ravissantes aujourd'hui. Dit-il en s'inclinant très légèrement. Vous dites ça à chaque fois monsieur Braddock. Lui répondit l'assistante avec un sourire. C'est parce que c'est à chaque fois le cas. Ajouta-t-il aimablement. Elles pouffèrent de rire puis ils se souhaitèrent une bonne journée avant de disparaître chacun à l'intérieur de leur boutique.

Une fois qu'il eut passé la porte d'entrée et sa clochette au son caractéristique, il entra dans une pièce de taille moyenne. Le sol était recouvert d'un parquet de différentes teintes marqué par l'usure. À gauche, près de la fenêtre, on trouvait un comptoir en chêne assez imposant sur lequel était posé un vieux chevalet qui gardait un gros livre ouvert. Derrière lui, plusieurs bibliothèques remplit de livres étaient alignés les unes à côté des autres. À droite, il avait aménagé un petit coin pour discuter ou faire patienter les clients. Deux ou trois fauteuils, recouverts de velours, était installé autour d'une petite table basse sous la lumière qui filtrait par la fenêtre. Contre le mur, se trouvait une armoire et un vaisselier d'où l'on pouvait voir, derrière la vitre, tout un précieux service à thé. Le fond de la pièce était occupé, à gauche, par un escalier en bois qui permettait d'atteindre le bureau à l'étage. Au milieu, par une porte qui donnait sur l'arrière-boutique. Et à droite, par une petite cheminée en pierre dans laquelle couvait un feu qui répandait sa chaleur dans toute la pièce. Pour finir, quelques tableaux anciens aux cadres dorés et l'une ou l'autre plante verte terminait de décorer la pièce. Cela créait une atmosphère calme, presque apaisante, qui tranchait avec l'habituel brouhaha qu'on pouvait entendre à l'extérieur.




Il ôta son pardessus qu'il suspendit au porte-manteau près de l'entrée et en profita pour écouter, quelques instants, ce silence qui régnait et qui n'était perturber que par les craquements des bûches en train de brûler dans l'âtre de la cheminée. Ensuite, il se dirigea vers l'escalier et gravit rapidement les marches qui se mirent à grincer sur son passage. En haut, il poussa la porte et entra dans le bureau. La pièce était à peu près de la même taille que celle du dessous. Elle était couverte du même genre de parquet mais celui-ci était dans un bien meilleur état. Ce qui pouvait s'expliquer facilement car le nombre de visiteurs qui y passaient était nettement réduit. Seuls les meilleurs clients, ceux avec qui il fallait s'entretenir en particulier pour négocier une affaire importante avaient le privilège de monter ici. Elle était aménagée avec plusieurs meubles de rangements qui servaient à classer des dossiers et de la paperasse. Toute à droite, on trouvait deux canapés qui se faisaient face autour d'une table basse installée sur un magnifique tapis. Au milieu de la pièce, un superbe bureau en bois ouvragée trônait devant deux petits fauteuils et derrière un grand fauteuil en cuir. Bref, vous l'aurez compris, ce bureau dégageait un certain faste. Un faste qui était d'autant plus renforcé car de nombreuses pièces de la boutique, parmi celles de plus grandes valeurs, avait été disposé un peu partout. Des meubles, des sculptures, des tableaux et toutes sortes de bibelots qui surchargeaient passablement la décoration.

Il traversa la pièce et, comme à son habitude, attrapa le paquet de courrier qui avait été posé sur le bureau. Il examina attentivement les différentes lettres qu'on lui avait envoyées. Pendant ce court laps de temps, seul le tic-tac régulier d'une vieille horloge à pendule vint troubler le silence qui s'était installé. Une fois terminé et jugeant qu'aucune lettre ne nécessitait une réponse urgente, il jeta le paquet qui retomba sur le bureau avec un bruit sourd. Néanmoins, cela réveilla le hibou qui se trouvait dans un coin de la pièce et le fit pousser un hululement. Bonjour Hector. Comment vas-tu ? Dit-il en s'approchant de l'animal qui se tenait sur un perchoir. Hector avait été le hibou d'Arthurus pendant des années. Mais lorsque son frère était mort, c'est lui qui l'avait recueilli avant de l'installer ici pour s'occuper de la correspondance du Three B's. L'oiseau avait fini par s'adapter à sa nouvelle condition mais s'il avait encore du mal à accepter son nouveau maître. Cette fois encore, même en essayant de l'amadouer par des caresses, le hibou grand-duc ne semblait pas disposé à lui répondre et préféra se retourner pour recommencer à somnoler. D'accord. Je te laisse tranquille. Ajouta-t-il avec un sourire avant de le laisser à sa sieste.

Il ressortit du bureau et redescendit l'escalier avant de franchir la porte du fond. Cela l'amena dans l'arrière-boutique qui représentait en fait la partie principale du magasin. C'était une grande galerie dans laquelle étaient entreposés tous les objets à vendre. Des objets précieux dont l'état et l'authenticité étaient garantis. Des objets qui étaient parfois imprégnés de magie ou parfois qui en étaient totalement dépourvus. Des objets qui pouvaient se montrer élégants ou loufoques, surprenants ou banals, inoffensifs ou dangereux. Des objets qui pouvaient être suspendus au plafond, accrochés au mur, exposés dans une vitrine ou simplement posés sur le sol. Des objets anciens qui avaient une histoire dont la fin n'était pas encore écrite… Celui qui s'y aventurerait seul pourrait bien finir par s'y perdre, mais accompagné d'un Braddock, il pourrait sans doute trouver quelques choses qui lui conviendrait. Que cela le remplisse de bonheur, le plonge dans une profonde mélancolie, le fasse pleurer toutes les larmes de son corps ou le fasse rire aux éclats, ça, personne ne pouvait le savoir.

Marshal. Dit-il en se raclant la gorge. Marshal ! Répéta-t-il d'une voix plus claire et plus forte. Un claquement sonore se fit entendre et un elfe de maison apparu à proximité de lui. Oui maître ? Lui répondit la créature en le regardant de ses yeux globuleux. Assure-toi que tout est à sa place, nous avons des clients qui doivent bientôt arriver. Bien maître. Lui répondit-il en s'inclinant bassement avant de se mettre à courir en tous sens pour vérifier que chaque objet était à sa place. Inclinant ceci, redressant cela, faisant pivoter telle ou telle chose et bougeant parfois des objets de quelques centimètres seulement. Il le regarda faire quelques secondes d'un air indifférent avant de se retourner. Oui, je sens que ça va être une bonne journée. Se dit-il à lui-même en se frottant les mains et en esquissant un sourire carnassier.

- Marshal, l'elfe de maison -

A savoir.

Salut à toutes et à tous ! Certains d'entre vous l'attendaient peut-être depuis un moment, peut-être même que certains désespéraient de la voir un jour arriver mais la voici ! J'espère que cette description du Three B's vous plaira et surtout que cela vous aidera à vous faire une meilleure idée de l'endroit.

Merci de ne pas répondre et d'ouvrir un nouveau sujet pour tous nouveaux RP que vous voudriez lancer.

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Si vous n'avez pas d'idée précise en tête mais que vous voulez quand même faire un RP dans la boutique, je vous demanderai un petit coup de pouce.

Merci de bien vouloir choisir un ou plusieurs types d'objets qui pourraient potentiellement intéresser votre personnage parmi ceux listé ci-dessous et me les communiquer par spoiler dans votre ouverture ou par MP. Le but étant de me permettre de vous proposer quelques choses d'unique pour notre RP.

Liste non exhaustive : Meuble, miroir, verrerie, tableau, porcelaine, horlogerie, sculpture, argenterie, orfèvrerie.

J'espère avoir le plaisir de vous accueillir bientôt dans ma boutique !